À l’occasion du deuxième anniversaire de la transition, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a tenu ce samedi 5 octobre 2024, un grand oral interactif avec le peuple burkinabè sur les ondes de la radio Burkina. Durant 90 minutes, il a répondu aux préoccupations des auditeurs sur les questions majeures du moment.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Par Wendpayangdé Marcelin Konvolbo
Les échanges se sont principalement axés sur la sécurité, la santé, l’éducation et l’agriculture. Concernant la sécurité, le Président a réaffirmé que la reconquête du territoire est toujours en marche et des efforts seront toujours faits dans ce sens. Il a également mentionné que les effectifs des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ont été considérablement augmentés depuis son arrivée. Il a par ailleurs souligné que d’autres recrutements pourraient avoir lieu à l’avenir. Quant au retour des Personnes Déplacées Internes (PDI) dans leurs villages, il a précisé que certaines ont déjà regagné leurs localités d’origine, mais que, par mesure de sécurité, d’autres villages reconquis ne sont pas encore prêts pour le retour des habitants. Il a aussi assuré que la puissance de feu de « nos forces combattantes » s’intensifiera contre les ennemis.
Interrogé sur l’attaque de Barsalogho, le Président a préféré ne pas entrer dans les détails, tout en révélant qu’il était la cible principale de cette attaque : « J’étais personnellement visé à Barsalogho. Entre Barsalogho et moi, il y a une histoire. En juillet 2022, j’ai défié beaucoup d’ordres pour m’interposer afin que Barsalogho ne tombe pas. J’y ai sacrifié beaucoup. Je tiens à remercier tous ceux qui nous ont soutenus. Ils ont ciblé Barsalogho parce qu’ils savaient que cela me toucherait. Je n’en dirai pas plus pour le moment, mais nous aurons peut-être l’occasion d’en parler un jour. »
« Nous n’allons plus conseiller quelqu’un »
Les auditeurs n’ont pas manqué dans cet échange d’aborder la question de tentatives de déstabilisation. Sur ce sujet, le Capitaine a notifié qu’ils ont pris presque deux ans pour sensibiliser, appeler certaines personnes à la raison et laisser le peuple découvrir les intentions de quelques individus. “ A partir de cet instant, je ne vais pas rentrer dans les détails. Chacun va assumer. Si quelqu’un entreprend des démarches comme ça, il assume toutes les conséquences. Nous n’allons plus conseiller quelqu’un ou mettre en garde encore”, a fait savoir le président du Faso
En réponse à une question sur l’extradition de l’ancien Président Damiba, le Président a souligné qu’il ne souhaitait pas perturber la tranquillité d’un ancien chef d’État, mais qu’il ne tolérerait aucun lien avec des terroristes visant à déstabiliser le pays. Il a également mentionné qu’une démarche est en cours auprès des autorités togolaises sur cette affaire.
À propos de la réconciliation nationale, il a été clair : “C’est une phrase qui a emballé beaucoup de gens. Mais il faut que les gens arrêtent de s’emballer avec ça. Réconciliation nationale, qui est en conflit avec qui ? Il faut se poser la question. Nous sommes en conflit avec des bandits armés qui tuent sans distinction et nous ne pouvons pas nous réconcilier avec eux. Si c’est ça que les gens appellent réconciliation, nous ne voulons pas de cette réconciliation-là. Soit ils arrêtent, déposent les armes et reviennent à la République, mais nous ne pouvons pas laisser des gens en train de nous tuer et nous asseoir pour parler de réconciliation. Nous allons combattre et nous allons combattre jusqu’à ce qu’ils soulèvent eux-mêmes le drapeau blanc et viennent”, a-t-il martelé.
Sur les questions de santé et d’éducation, le Président a appelé à la patience, affirmant que l’objectif à long terme est de rendre l’éducation et certaines prises en charge de santé gratuites et cela se fera progressivement. Concernant le pont de Hérédougou, il a évoqué la possibilité de construire un grand barrage pour contenir l’eau au profit des agriculteurs et renforcer le pont à travers la digue de ce barrage.