Les djihadistes de Boko Haram ont perpétré une attaque dans la région du lac Tchad, sur une base militaire située à Barkaram, a annoncé la présidence tchadienne dans un communiqué publié lundi 28 octobre. Une quarantaine de militaires tchadiens sont morts, suscitant une contre-offensive des forces de N’Djamena.
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L’attaque surprise a fait une vingtaine de blessés, selon des sources militaires. Parmi les morts, figure le commandant de l’unité, selon un officier supérieur tchadien qui a requis l’anonymat. « Les éléments de Boko Haram ont eu le temps de récupérer des munitions et du matériel avant de se retirer », selon la même source. « Nous avons beaucoup de pertes certes, mais la situation est sous contrôle et nos forces sont sur place à la poursuite de l’ennemi », a déclaré à l’AFP le gouverneur de la région du lac. Le président Mahamat Idriss Déby Itno s’est rendu sur place tôt dans la matinée et « a donné le coup d’envoi de l’opération Haskanite pour poursuivre et traquer les assaillants jusque dans leurs derniers retranchements », lit-on dans le communiqué. Cette attaque et sa contre-offensive surviennent alors que le chef de l’Etat vient de restructurer les forces armées avec une série de limogeages et de nominations, en lien, selon certaines sources, avec l’opposition de certains officiers à sa position sur le Soudan.
Le pouvoir tchadien a été accusé de faciliter les livraisons d’armes des Emirats arabes unis aux paramilitaires des Forces de soutien rapide, qui combattent l’armée régulière soudanaise depuis avril 2023, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés. Le Tchad et les Emirats ont démenti ces accusations.
En rappel, les combattants djihadistes avaient mené une offensive sanglante sur une importante base tchadienne sur la presqu’île de Bohoma en mars 2020, faisant une centaine de morts. Les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l’armée tchadienne. En réponse, le pouvoir avait déclenché la « colère de Bohoma » une vaste opération contre les djihadistes, à l’époque menée par le maréchal Idriss Déby Itno, le père de l’actuel président.
En juin 2024, l’Office international pour les migrations enregistrait plus de 220 000 déplacés dans la province du lac Tchad en raison des attaques des groupes armés. Le président « tient à rassurer les populations de la zone ainsi que les forces de défense et de sécurité de son engagement indéfectible à défendre et sécuriser l’ensemble du pays », précise le communiqué de la présidence.
Avec Le Monde