Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est adressé à son peuple hier jeudi 12 septembre à la télévision nationale. Dans son discours, il a annoncé plusieurs décisions notamment la dissolution de l’Assemblée nationale. Il a par ailleurs programmé les nouvelles élections législatives pour le 17 novembre prochain. Nous vous proposons les raisons avancées par l’homme fort du Sénégal pour dissoudre le parlement.
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« Mon serment devant Dieu et la nation, d’honorer nos institutions est trempé du sang des Sénégalais tombés, l’idéal national en bandoulière lors de nombreuses luttes pour notre démocratie.
Malheureusement, la majorité parlementaire a décidé de ramer à contre-courant de la volonté du peuple sénégalais pourtant clairement exprimée au soir du 24 mars 2024. D’abord en refusant le 29 juin 2024, de tenir les débats d’orientations budgétaires pourtant obligatoires pour le motif simplice d’une supposée attaque reçue sur le terrain politique.
Cette violation d’une obligation légale prévue par l’article 56 de la loi organique relative aux lois de finances aura gravement contribué à ternir l’image du Sénégal aux yeux des institutions internationales.
Ensuite, en rejetant le 29 août 2024, le projet de loi constitutionnelle visant à concrétiser la promesse que j’ai faite au peuple de supprimer le Haut conseil de collectivité territoriale et le Conseil économique social et environnemental, alors que la situation de finances publiques impose urgemment de rationaliser les dépenses publiques.
Enfin, en allant jusqu’à l’usurpation de prérogatives constitutionnelles de président de la république pour fixer une date pour la déclaration de politique générale en violation flagrante de l’article 84 de la constitution et l’article 97 de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, sans parler de la menace d’une motion de censure que cette majorité fait planer sur le gouvernement.
En imposant par la force du droit la date de 13 septembre 2024 pour la déclaration de politique générale, il ne s’est pas agit de duper le peuple sénégalais, mais seulement d’asseoir fermement l’autorité de la loi et de rappeler par les actes, que l’ordre politique sous mon magistère, ne supplantera jamais l’ordre légal.
Il y a lieu donc de mon devoir juridique, éthique et moral, de ne céder la moindre parcelle de tolérance, aux contempteurs de la loi.
J’en ai donc conclu, que le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire dans le seul intérêt du peuple sénégalais, était une illusion.
Celle-ci ayant décidé de se détourner du peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en œuvre du projet sur la base duquel j’ai été élu, voilà pourquoi, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 87 de la constitution et après avoir consulté le Conseil Constitutionnel sur la bonne date, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée nationale, sur l’opportunité, je dissous l’Assemblée nationale. La date des élections législatives est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024.
Je dissous l’Assemblée nationale pour demander aux peuples souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise ».