Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise invité par le parti au pouvoir, le Pastef, a entamé une visite au Sénégal, accompagné d’une délégation. Débutée le mercredi 15 mai 2024, la visite se poursuivra le samedi 18 mai. L’objectif de cette visite est de consolider les liens entre le Pastef et la gauche radicale française, qui a soutenu le camp d’Ousmane Sonko, lors de sa longue bataille judiciaire avec les autorités de l’ancien régime.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!C’est une première visite officielle française depuis l’élection du président Bassirou Diomaye Faye. “Nous avions été invités à l’investiture de Bassirou Diomaye Faye, mais nous ne pouvions nous y rendre. Nous avons donc convenu de cette nouvelle date” explique Arnaud Le GALL, député de La France insoumise du Val-d’Oise, membre de la délégation. “Cette rencontre est l’aboutissement d’une vielle relation. Il faut dire que nous sommes la seule force politique française à nous intéresser sérieusement à eux depuis quatre ans”, ajoute le Conseiller de Jean-Luc Mélenchon.
Une affirmation que le président du Pastef, par ailleurs premier ministre Ousmane Sonko confirme en ces propos : “Le mouvement La France insoumise a été très présent et tout le monde a pu voir à quel point son soutien a été constant, sans arrière-pensées au nom de la défense de la liberté, des valeurs que nous partageons, de la démocratie, mais également de la justice tout simplement. Monsieur Mélenchon merci”. Le fondateur de La France insoumise a saisi l’occasion pour saluer la transition démocratique au Sénégal.
Quel avenir pour la relation Afrique- Europe
Il estime qu’Ousmane Sonko occupe une place particulière sur le continent. “L’Afrique regarde de ce côté-ci parce que le peuple sénégalais, comme tous les autres peuples d’Afrique, veut contrôler son futur et qu’en se mettant en mouvement, il a réussi à y parvenir par une forme démocratique, par un vote”, a-t-il expliqué. Le soir du mercredi 16 mai, les deux hommes politiques ont animé une conférence à l’Université de Dakar sur le thème “ échanges sur l’avenir des relations Afrique-Europe. “On veut un parti qui ne s’enferme pas dans l’occident, on veut pouvoir parler au monde”, a souligné le député Arnaud Le Gall.
A côté du premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, Jean-Luc Mélenchon a aussi exposé sa vision du patriotisme qu’il défini comme l’engagement total dans tous les domaines de la vie, avec une constance dans la défense des principes. Mélenchon qualifie les tensions politico-judiciaires au Sénégal entre 2023 et le début de l’année 2024, de révolution citoyenne visant à combattre l’impérialisme occidental. Il a aussi évoqué les notions d’indépendance et de souveraineté, soulignant que ces concepts vont au-delà du statut géopolique pour, englober la capacité à rompre les dépendances et à mener une politique propre. Cette conférence à l’Université Cheick Anta Diop est également le premier déplacement public d’Ousmane Sonko depuis qu’il est nommé premier ministre.
Rose Marie SEGRADO