À l’occasion de la célébration de la Journée internationale du travail, le 1er mai 2025 à Duékoué, les centrales syndicales ont dressé un bilan contrasté de leur lutte sociale. Tout en saluant les avancées obtenues à l’issue des négociations avec le gouvernement et le patronat, les représentants syndicaux ont exprimé de vives préoccupations et formulé de nouvelles doléances.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!
Parmi les principales revendications, les syndicats ont exigé une amélioration substantielle des primes salariales et dénoncé l’incarcération de certains de leurs camarades. Ils ont notamment plaidé pour la libération immédiate de ces derniers.
Le syndicaliste Abo Frédéric, représentant de la Plateforme des travailleurs née le 3 octobre 2023 à Cocody (Abidjan), a mis en lumière les acquis récents obtenus grâce au dialogue social. Il a cité, entre autres, la révision de l’ordonnance de 2012 relative aux pensions versées par l’IPS-CGRAE, le paiement du stock des arriérés, la revalorisation des salaires bloqués depuis 2007, l’intégration de 1 789 agents journaliers, l’octroi de 150 points de bonification indiciaire pour les travailleurs ne disposant pas de grilles salariales spécifiques, la levée des sanctions syndicales ainsi que la revalorisation de l’indemnité de logement.
Dans son intervention, Abo Frédéric est également revenu sur l’arrestation du camarade Assé Ghislain Dugary, interpellé selon lui pour de simples revendications. Il a souligné l’importance du respect dû au secteur de l’enseignement, qu’il qualifie de véritable sacerdoce, étant à la base de la formation des cadres de toutes les nations. Il a également insisté sur la nécessité de porter à 50 % les primes de fin d’année.
Pour sa part, le syndicaliste Kouassi Jean Ulrich a salué la tenue du 15e Forum de la rentrée syndicale internationale, organisé le 2 mars 2025 à Grand-Bassam sur le thème : « Employabilité, salaire vital et transformation économique pour la justice sociale en Afrique ». Il a également mis en avant la signature du protocole d’accord relatif à la trêve sociale 2022-2027 entre le G8 — faîtière des principales centrales syndicales — et le gouvernement, tout en se félicitant du respect des engagements pris par les différentes parties.
Cependant, Kouassi Jean Ulrich a déploré les sanctions infligées à certains enseignants, évoquant des arrestations et des ponctions sur leurs salaires. Il a plaidé pour la levée de ces mesures et a appelé à ce que la croissance économique profite également aux salariés du secteur privé, à travers de meilleures conditions de travail et des revalorisations salariales.
Il a également rappelé que depuis 2013, l’organisation « Humanisme », engagée dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, milite pour une révision du Salaire minimum agricole garanti (SMAG). Douze ans après, il estime qu’il est temps d’ouvrir des négociations en ce sens. Il a en outre proposé la construction d’une « Maison des travailleurs », qui servirait de cadre de dialogue et de traitement des différends sociaux, dans le but de réduire le recours aux grèves.
En conclusion, Kouassi Jean Ulrich a adressé ses remerciements au préfet de la région du Guémon et préfet du département de Duékoué, M. Cissé Ibrahima, saluant sa démarche d’écoute et de concertation, qui contribue selon lui à la stabilité du climat social dans la région.
