Souveraineté alimentaire au Burkina Faso : Le retour à la terre comme exigence nationale
Face aux défis alimentaires mondiaux et aux aléas climatiques, le Burkina Faso mise sur ses producteurs pour restaurer son autonomie alimentaire. Du Sourgoubila à Bakago, le ministre d’État en charge de l’Agriculture, Ismaël Sombié, met en avant une approche participative et inclusive qui place le monde rural au cœur du développement national.
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Par Wendpayangdé Marcelin Konvolbo
Au Burkina Faso, la souveraineté alimentaire n’est plus une simple ambition ; elle devient un impératif stratégique. Dans les terroirs du Yaadga, du Nazinon ou du Barsalogho, les producteurs agricoles s’activent, souvent dans des conditions difficiles, mais avec la conviction profonde que l’avenir du pays passe par la maîtrise de sa production. Cette vision est portée par le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le Commandant Ismaël Sombié, qui illustre, par ses tournées de terrain, une volonté de replacer le monde rural au cœur du projet national porté par la Révolution progressiste populaire du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré.
Les visites du ministre ne se limitent pas à l’inauguration d’infrastructures. À Masboré, Sourgoubila ou Bakago, l’accent est mis sur l’écoute et le dialogue. Ismaël Sombié échange directement avec les producteurs, s’informe de leurs contraintes et mesure les réalités locales. Cette approche participative rompt avec la gestion centralisée et technocratique du passé, en reconnaissant aux agriculteurs et aux éleveurs un rôle stratégique pour la sécurité nationale. Dans un contexte mondial marqué par l’instabilité des marchés alimentaires, cette posture apparaît à la fois pragmatique et nécessaire.
Les femmes rurales occupent une place centrale dans cette dynamique. Sur le site rizicole de Bakago, où près de 98 % des exploitantes sont des femmes, l’amélioration des rendements et l’accès aux intrants et à la mécanisation traduisent une volonté de réduire les inégalités. Au-delà des chiffres, se pose la question de la valorisation durable du travail féminin et de la répartition équitable des bénéfices de la croissance agricole. Le Burkina Faso pourrait ainsi transformer son monde rural en levier de justice sociale et moteur économique.
La Révolution progressiste populaire prend corps à travers la relance des coopératives, la création de fermes modèles et la valorisation des produits du terroir. Des expériences comme celles de Dédougou ou de Kayerobo démontrent que l’agriculture peut être moderne tout en restant ancrée dans les réalités locales. Cette dynamique montre que la souveraineté alimentaire ne se décrète pas, mais, elle se construit grâce à la formation, l’innovation et l’investissement dans les chaînes de valeur locales. L’État se positionne alors comme facilitateur plutôt que comme opérateur direct.
L’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 traduit cette ambition stratégique, en visant l’autosuffisance, la résilience face aux aléas climatiques et la structuration des filières locales. Les défis restent cependant considérables : infrastructures limitées, accès restreint au crédit et persistance des chocs climatiques. La réussite de cette souveraineté alimentaire dépendra d’une planification rigoureuse, d’un suivi transparent et d’une coordination efficace entre acteurs publics et privés.
Au final, placer le producteur au centre de la politique agricole revient à faire un choix de société. Dans les champs de Bakago, de Dédougou ou de Sourgoubila se joue une part de l’avenir du Burkina Faso. La souveraineté alimentaire dépasse la seule question économique : elle est un acte de foi dans la capacité d’un peuple à se nourrir par lui-même et pour lui-même.
