
L’évolution récente de la situation politique au Togo place le président Faure Gnassingbé sous une pression intérieure sans précédent. Les voix s’élèvent contre la répression des manifestations qui se sont propagées après les dernières modifications constitutionnelles, permettant potentiellement au président de conserver le pouvoir sur une durée indéterminée. Cette situation génère des inquiétudes parmi la population togolaise, qui craint une dérive autoritaire.
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Le mardi 10 juin 2025, des militants ont condamné l’arrestation massive et les mauvais traitements présumés de dizaines de personnes, à la suite de manifestations organisées à la fin de la semaine dernière dans la capitale du Togo et sur les médias sociaux. Le dirigeant togolais, qui est au pouvoir depuis 2005 après la mort de son père, a prêté serment en mai dernier en tant que président du Conseil des ministres. Ce poste puissant n’est pas officiellement limité dans le temps et il peut être réélu indéfiniment par le Parlement. Ainsi, l’opposition a dénoncé cette mesure comme un « coup d’État constitutionnel ».
Presque la moitié des 80 manifestants arrêtés ont été libérés lundi en fin de journée. Toutefois, au moins 25 d’entre eux restent en détention, a déclaré un groupe local de défense des droits, exhortant les autorités à relâcher les autres. Plusieurs personnes auraient été battues lors des arrestations, selon Amnesty International.
Outre la libération des détenus restants, « ce que les Togolais veulent maintenant, c’est la fin de ce régime qui ne peut plus rien offrir au peuple après 20 ans de pouvoir absolu et répressif de Faure Gnassingbé », a déclaré une coalition de groupes politiques connue sous le nom de « Touche pas à ma Constitution ».
Les manifestations sont rares au Togo, car elles sont interdites dans le pays depuis 2022, à la suite d’une attaque meurtrière sur le principal marché de Lomé. Mais le dernier changement dans la structure du gouvernement a été largement critiqué dans une région menacée par des coups d’État endémiques et d’autres menaces pour la démocratie.
Le procureur Talaka Mawama a défendu les arrestations et décrit les manifestations comme « faisant partie d’une révolte contre les institutions de la République ».