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Le ministre en charge de la Sécurité a annoncé le démantèlement d’un réseau d’espionnage au Burkina Faso du nom de l’ONG dénommée International NGO Safety Organisation, en abrégé INSO. Cette révélation a été faite au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi 7 octobre 2025 à Ouagadougou.
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Par Rachidatou Siénou & Albert Bougma(Stagiaire)
Selon le ministre Sana, l’ONG International NGO Safety Organisation se livrait à une collecte systématique de tout type d’informations en lien avec les activités sécuritaires, politiques et administratives du pays. Aussi, ne se limitant pas au Burkina Faso, INSO utilisait ses réseaux pour collecter, à partir du Burkina, les mêmes types d’informations sur le Mali. Il précise que les investigations ont révélé que INSO, avec l’aide de certains Burkinabè, parvenait à recenser soigneusement les itinéraires, les mouvements et la composition des convois militaires et/ou de ravitaillement des villes censés être tenus secrets dans l’intérêt de la Défense nationale. En effet, l’organisation passait par des compatriotes pour la récolte des informations du pays. « Ces personnes vivent souvent dans les zones à forts défis sécuritaires, notamment les régions du Goulmou, de la Sirba, de la Tapoa, du Soum, du Liptako, des Kuilsé, du Yaadga, du Nakambé, des Banwa et du Sourou. Également, ce groupe qu’ils appellent « des relais communautaires », à qui ils versent régulièrement de l’argent, est pour l’essentiel composé soit de commerçants, soit d’orpailleurs, mais aussi d’enseignants et d’infirmiers », renchérit-il.
Au sujet de l’usage final d’une telle collecte systématique d’informations sensibles, aucune réponse claire n’a été donnée par les responsables, car, disent-ils, c’est la feuille de route que l’ONG leur a donnée et qu’ils essaient d’accomplir au mieux, déclarent les conférenciers du jour. Ils prétendent ne pas savoir ce qui advient de ces données qui sont centralisées dans une base de données à l’étranger, ajoutent-ils.
Grâce à ses investigations, le gouvernement a pu interpeller sept employés de ladite ONG, dont la directrice adjointe, Aminata Marianne GUISSE, de nationalité franco-sénégalaise, Thomas MUZIK, directeur des programmes d’INSO, de nationalité tchèque, un Malien et quatre Burkinabè. Par ailleurs, « toutes les personnes impliquées, ayant fait l’objet d’interpellation, seront présentées devant le Procureur du Faso pour espionnage et trahison, conformément aux dispositions de l’article 311-4 de la loi 025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal au Burkina Faso », déclare le ministre Sana.

Au regard de tels agissements graves et préoccupants, et afin de permettre aux services d’investigations de mieux comprendre les objectifs réels visés par cette ONG, une suspension de toutes ses activités a été prononcée à travers l’arrêté n°2025-EE0241/MATM/SG/DGAT/DSOAP du 31 juillet 2025, portant suspension de l’ONG étrangère dénommée International NGO Safety Organisation. Malgré cette suspension, les conférenciers révèlent que certains responsables d’INSO ont continué à mener clandestinement ou de façon détournée des activités telles que des collectes d’informations et des réunions en présentiel ou en ligne.
Il faut noter que, pour manipuler la conscience de ses employés, l’ONG attribuait des sommes élevées à son personnel. En effet, les salaires du personnel de la structure vont de 3 500 000 FCFA pour la hiérarchie à 210 000 FCFA pour le personnel d’entretien de la boîte. Même le chauffeur sénior gagne un salaire de 520 000 FCFA. Toutes ces manœuvres sont, selon le porte-parole du gouvernement, Gilbert Ouédraogo, une stratégie pour déstabiliser les citoyens burkinabè. « Tout n’est pas de l’or. Chaque Burkinabè doit réfléchir à plusieurs reprises avant d’accepter ce genre de contrat », martèle-t-il.
Pour sa part, le ministre de la Sécurité appelle donc au sens élevé de responsabilité des autres associations et ONG, et les invite au respect strict de leur engagement vis-à-vis de l’État. Quant à la population, il l’invite non seulement à se départir des comportements de complicité d’espionnage ou des faits de trahison, mais aussi à exprimer librement son patriotisme et à rester vigilante et réactive pour dénoncer auprès des autorités compétentes tout fait, comportement et/ou activité suspecte de toute personne physique ou morale telle que les associations et ONG qui veulent saboter les efforts d’un retour rapide à une paix durable dans notre pays.
