À la suite de récentes déclarations d’un porte-parole gouvernemental d’un pays voisin au sujet de l’interpellation de six agents de la Direction d’Aide et d’Assistance aux Réfugiés et Apatrides (DAARA) au Burkina Faso, le ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, a tenu à apporter des précisions. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 7 octobre 2025 à Ouagadougou, il a fermement réagi aux propos de son homologue ivoirien, rappelant la différence entre activité militaire et espionnage.
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« La dernière fois, j’ai vu une sortie d’un ministre, porte-parole soit-il du gouvernement d’un pays voisin, qui confondait l’activité militaire et l’activité de subversion ou d’espionnage, » a déclaré Mahamadou Sana.
Le ministre a tenu à clarifier les concepts : « Je tiens à souligner qu’il y a une différence claire entre une activité militaire et une activité d’espionnage. Certes, une activité militaire peut aboutir à une activité d’espionnage. Mais toute activité d’espionnage n’est pas une activité militaire. ». Poursuivant son propos, il a ajouté : « L’espionnage peut être fait par des civils. Tout dépendra bien sûr du milieu cible identifié par celui qui a commandité l’action. Donc, je profite aussi pour donner ce cours à ce ministre, pour le rappeler que lorsqu’on ne maîtrise pas un domaine, je pense que ce qui sied, c’est le silence. »
Cette mise au point intervient après les propos tenus le 1er octobre 2025 par Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien, qui avait réagi à l’arrestation de six agents de la DAARA au Burkina Faso. Selon lui, ces agents auraient été « accusés d’espionnage simplement parce qu’ils faisaient leur travail ».
« Dire de ces fonctionnaires, tous des civils, que ce sont des espions, ressemble un peu à des fantasmes, » avait-il déclaré. Avant d’ajouter : « Un agent de recensement de la population pourrait en ce moment être un espion, un agent d’état civil qui pose des questions sur la naissance d’un enfant pourrait être un espion, une sage-femme qui reçoit une femme pour une consultation prénatale pourrait être un espion. Je pense qu’il faut sortir des fantasmes. Ce sont des civils qui faisaient leur travail de recensement de réfugiés pour que ces réfugiés puissent bénéficier de l’assistance de l’État. »
L’affaire continue ainsi d’alimenter les échanges entre Ouagadougou et Abidjan, sur fond de tensions diplomatiques autour des questions de sécurité et de coopération régionale.
