Cancer du sein : prévenir et détecter avant qu’il ne soit trop tard
Chaque mois d’octobre, le monde se mobilise autour de la lutte contre le cancer du sein à travers la campagne symbolisée par le ruban rose. Au Burkina Faso, cette maladie reste trop souvent détectée à un stade avancé, alors qu’un diagnostic précoce augmente considérablement les chances de guérison. La sensibilisation, la prévention et le dépistage constituent donc des armes essentielles pour sauver des vies.
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Le cancer du sein se caractérise par une prolifération anormale de cellules dans le tissu mammaire. Ces cellules peuvent rester localisées ou se propager à d’autres organes. Dans ce contexte, la campagne « Octobre Rose » vise à informer la population et à encourager le dépistage précoce, véritable facteur de survie. Lors du lancement officiel des activités de cette année, le ministre burkinabè en charge de la Santé, Dr Robert Kargougou, a rappelé que le cancer féminin représente un problème majeur de santé publique, tant en Afrique que dans notre pays. En 2022, plus de 1 300 cas de cancer du sein ont été recensés au Burkina Faso, entraînant 800 décès, dont la moitié survient dans l’année suivant le diagnostic. Ces chiffres soulignent l’urgence d’un dépistage précoce et d’une prise en charge rapide.
Facteurs de risque
L’âge demeure le principal facteur de risque car, deux tiers des cancers surviennent après 50 ans. D’autres éléments, comme la génétique, certains facteurs environnementaux ou des habitudes de vie, peuvent également augmenter la probabilité de développer la maladie. La sédentarité, l’alcool, le surpoids, l’absence de grossesse, des règles précoces ou une ménopause tardive, ainsi que des antécédents mammaires, font partie des facteurs identifiés. Certains cancers sont hormono-dépendants, utilisant les hormones pour se développer, ce qui influence le choix du traitement.
Signes et symptômes
Connaître les signes précurseurs peut sauver des vies, insiste le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue au CHU Bogodogo. Parmi eux : une masse ou un épaississement dans le sein, souvent indolore, des modifications de la taille, de la forme ou de l’apparence du sein, une peau d’orange, des rougeurs ou fossettes, des changements du mamelon ou de la zone qui l’entoure, un écoulement mamelonnaire anormal, parfois sanglant, une masse dans l’aisselle. Les symptômes tardifs apparaissent lorsque la maladie se propage, incluant douleurs osseuses, essoufflement, perte de poids ou troubles visuels. Cependant, certaines rougeurs ou décolorations peuvent rester bénignes et ne pas traduire un cancer.
Prévention et dépistage
Adopter un mode de vie sain est la première ligne de prévention. Limiter l’alcool, rester physiquement actif, maintenir un poids équilibré et pratiquer l’allaitement maternel prolongé contribuent à réduire le risque. Le dépistage reste le pilier central. Plus le cancer est détecté tôt, plus le traitement est efficace et moins lourd.
Au Burkina Faso, le ministère de la Santé déploie cette année un vaste programme notamment 6 000 échographies et mammographies gratuites, le dépistage de plus de 100 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus, la sensibilisation de deux millions de femmes et la formation d’un million de femmes à l’auto-examen des seins. Des cliniques mobiles sont également mises en place pour faciliter l’accès aux soins, même dans les zones reculées. Le Centre de radiothérapie de Bobo-Dioulasso, à près de 100 % de sa capacité, renforce par ailleurs la prise en charge oncologique nationale.
Comme le rappelle le Dr Matabishi Nkengwa Josué du Congo: « Plus le diagnostic est précoce, meilleures sont les chances de limiter l’impact de la maladie et d’améliorer le pronostic. » Ensemble, faisons du dépistage précoce un réflexe de santé et disons stop au cancer du sein.
