
Urbanisme au Burkina : « Seule la rigueur peut éradiquer le désordre dans le secteur immobilier », dixit Saga SAWADOGO, responsable d’Eco Immo et de Saga international
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De la construction en Bâtiments et travaux publics, Saga SAWADOGO s’est lancé dans le secteur de l’immobilier depuis 2011. Qu’est-ce qui a motivé la création de la société Saga Immobilier ? Les difficultés que rencontrent les promoteurs immobiliers au Burkina Faso, les solutions possibles, la vision de Saga Immobilier… C’est autant de questions que votre journal aborde avec Saga SAWADOGO, PDG de Saga Immobilier. Lisez plutôt
Interview réalisée par Hamed NABALMA et retranscrit par Rachidatou SIENOU
Le Curieux d’Afrique : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Saga SAWADOGO : Je me nomme Saga SAWADOGO, responsable d’Eco Immo au Burkina et de Saga international en Côte d’Ivoire.
Votre société a été créée en quelle année ?
Celle du Burkina a été créée en 2011. Quant à Saga international de la Côte d’Ivoire, elle a vu le jour en 2017.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer ces entreprises ?
Je m’étais lancé dans le domaine de la construction des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) et de l’informatique. Mais, à un moment donné, les constructions de la zone non lotie envahissaient les terrains de mon père et cela m’a poussé à me lancer dans l’immobilier afin de pouvoir parceller ses terrains. C’est de là que tout a commencé.
Quelles sont les difficultés que rencontrent les promoteurs immobiliers au Burkina ?
Comme dans tout métier, il y a des difficultés dans notre domaine d’activité. Ces difficultés sont surtout liées au manque d’encadrement du secteur de la part du gouvernement. Mais nous sollicitons l’accompagnement du gouvernement pour la bonne marche des activités de ce secteur.
Ne pensez-vous pas que les dernières décisions du gouvernement relatives à votre secteur d’activité sont en partie dues au laxisme ou au désordre dans le secteur ?
Oui, parce qu’au cours des années antérieures, j’ai dénoncé de façon anonyme des personnes qui pratiquent illicitement le métier. Mais les autorités n’ont pas cherché à connaitre ces derniers. Alors que je n’allais pas non plus donner les noms de ces personnes et me créer des problèmes.
Voulez-vous donc que le gouvernement organise une rencontre avec vous, afin que vous puissiez donner vos propositions sur le secteur de l’immobilier ?
Oui, nous voulons que les autorités mettent en place un service où nous pouvons nous rendre fréquemment pour faire des propositions et exposer nos difficultés. Cela pourrait éviter le désordre.
Le 3 juillet dernier, le gouvernement a annoncé une opération de délivrance de titres de jouissance au profit de 49 promoteurs immobiliers sur 127 sites. Quelle appréciation faites-vous de cette décision ?
Cette décision est d’une grande utilité pour les promoteurs immobiliers car elle leur permettra de mettre en valeur leurs terrains. Nous avons constaté que cette première phase a ciblé les premiers acteurs du domaine et nous espérons que notre tour viendra dans les prochaines vérifications.
Ne pensez-vous pas qu’il pourrait y avoir dysfonctionnement ?
Il peut y avoir un dysfonctionnement dans la mesure où il n’y a pas eu de concertations préalables avec les acteurs clés avant l’application de la décision. C’était préférable que nous ayons été impliqués pour éviter la régularisation des papiers des fraudeurs qui n’ont pas réellement de terrains.
Quelle activité menez-vous en Côte d’Ivoire ?
J’ai un champ de cacao en Côte d’Ivoire. J’excelle aussi dans le domaine du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP).
Entre votre société au Burkina Faso et celle en Côte D’Ivoire, laquelle est plus rentable ?
Elles sont toutes rentables. Il suffit de mettre les terrains en valeur. Mais en Côte d’Ivoire, un terrain construit et mis en location rapporte plus qu’un terrain vierge vendu. Alors qu’au Burkina, les gens ont pris goût à la vente des terrains non construits.
Que doit faire le gouvernement pour soulager définitivement les promoteurs immobiliers, selon vous ?
Il doit réduire le coût de l’agrément et nous inclure dans les prises de décisions car c’est nous qui savons les réalités du terrain. Donc, notre intégration va contribuer à éviter la prise de certaines décisions qui pourraient être inadéquates avec la réalité.
« J’ai eu mon agrément à 80 millions au Burkina contre 10 millions en Côte d’Ivoire »
Vous estimiez le coût de l’agrément à 200 millions de francs CFA. En tant que promoteur immobilier, quel autre montant proposeriez-vous ?
Même s’il plombe le prix à 100 millions, c’est acceptable. J’ai eu mon agrément à 80 millions au Burkina contre 10 millions en Côte d’Ivoire. Il y a certains qui disaient que si l’agrément est cher, les règles seront respectées. De mon avis, la cherté du prix ne peut pas jouer un rôle sur l’éthique du travail. Seule la rigueur peut éradiquer le désordre dans le secteur immobilier.
Dame rumeur dit que Saga Immobilier veut définitivement s’installer en Côte d’Ivoire au détriment du Burkina. Qu’en dites-vous ?
Cette rumeur est fausse. Parce qu’après l’arrêt des activités immobilières, je me suis lancé dans d’autres activités notamment la plantation des tangelos, l’agriculture et l’hôtellerie. J’ai même un hôtel de 2 hectares à Koubri et j’envisage aussi construire une usine de lait. Toutes ces activités me permettent de subvenir à mes besoins dans mon pays même si je ne me relance pas dans l’immobilier.
Quel est votre mot de fin ?
Je tiens à vous remercier, tout en saluant de passage le gouvernement ainsi que le président Ibrahim TRAORE pour le travail abattu. Force à lui et à son gouvernement et que la paix revienne au Burkina Faso !