A l’occasion du rassemblement de la 6ème édition du sommet de coordination entre l’Union Africaine, les Communautés Economiques Régionale et les Mécanismes régionaux, Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine a livré un discours, le 21 juillet 2024 à Accra dans lequel il a laissé entendre que l’UA elle-même connaît une « désaffection qui éclate » au grand jour lors des sommets.
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À l’entame de son propos, il a fait savoir qu’à un moment, il n’a regretté un certain affaissement du panafricanisme, la tenue des assises dans ce beau pays d’exaltation panafricaniste, la voix de résonance éternelle de l’apôtre et icone de cette doctrine Kwame Nkrumah ne s’est jamais éteinte. Pour lui, c’est le dernier sommet de coordination ; donc convoquer le souvenir du Dr Kwame Nkrumah au cours d’une réunion consacrée à l’intégration africaine est une émouvante invite à une profonde méditation sur ce que sont devenues les utopies toutes tendues en permanence vers la réalisation d’un bien-être collectif, inclusif. « Je n’ai cessé ces derniers temps de poser clairement, à haute voix, ce qui n’est désormais qu’un secret de polichinelle. Nos Communautés Economiques Régionale (CER) ne vont pas bien. Leur efficacité leur crédibilité et leur poids dans l’entreprise générale d’unité se sont, hélas, beaucoup érodés. L’UA elle-même connaît une désaffection qui éclate au grand jour lors de nos sommets. Qui parmi nous n’a pas été froissé en observant des sommets se poursuivre sans un seul président sauf celui qui préside ledit sommet. Ne nous voilons pas les yeux. Ce spectacle répétitif est ravageur pour notre crédibilité. Un ressaisissement est impératif à la fois au niveau des CER et au niveau de l’organisation continentale » dénonce-t-il. Moussa Faki Mahamat en a profité faire des observations. Il s’agit de la question de la souveraineté, la deuxième est de maximiser le potentiel de la Zone de Libre-Echange Continentale africaine (ZLECAf) pour en faire un moteur de croissance et de diversification de nos économies dans la perspective d’augmenter les échanges commerciaux à l’intérieur du continent, la troisième observation se rapporte à la capacité de garantir une répartition équitable des coûts et bénéfices résultant de l’intégration, la quatrième observation est relative à la capacité de construire des relations de complémentarité entre la ZLECAf et les Communautés économiques régionales.
Enfin, la cinquième observation est en lien avec le renforcement de l’interaction entre l’intégration économique du continent et la consolidation de la paix et de la sécurité. D’après ses dires, l’un des handicaps majeurs demeure le retard dans l’opérationnalisation des institutions financières africaines.
Il a ainsi rappelé que Le sommet du futur en septembre 2024 à New York se profile à l’horizon comme un rendez-vous au cours duquel il serait heureux que l’Afrique prenne date.