Il serait difficile d’obtenir sa monnaie auprès des conducteurs de taxis une fois à destination. C’est le constat que certains clients auraient fait dans la ville de Ouagadougou. S’agit-il d’une pratique délibérée pour escroquer les citoyens ? Ou les taximen font face réellement à un problème de monnaie ? Nous avons cherché à mieux comprendre la situation sur le terrain. Constat !
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Le prix du super 91 a augmenté de cent (100) francs CFA depuis le 10 février 2023. En l’espace d’un an, le Burkina Faso a enregistré une hausse de 235 FCFA, soit plus de 27 %, sur le prix du carburant à la pompe. Selon les taximen, cette augmentation, combinée aux frais d’entretien des véhicules, rend leur business moins rentable. Conséquence, le tarif est passé de 300 à 400 F CFA. Une situation difficile à supporter pour les clients. Mais là n’est pas le principal problème de notre sujet. Il s’agit des passagers qui se plaignent du manque de monnaie avec le conducteur une fois arrivés à destination. C’est une situation que Madame Zoungrana a déjà vécue. Elle raconte : « Je prends le taxi quotidiennement. Mais il y a quelques jours, j’ai pris un taxi pour me rendre à ma boutique comme d’habitude. Arrivée à destination, j’ai donné un billet de 500 F au chauffeur, qui m’a clairement dit qu’il n’avait pas de monnaie. Je n’ai pas discuté et suis partie sans prendre mes 100 francs. Est-ce volontaire pour garder ma monnaie ? Je ne saurais le dire. Mais depuis, je m’assure d’avoir exactement 400 F en espèces avant de monter dans un taxi. »
Pour s’imprégner de la situation, nous avons pris un taxi près du rond-point de la Patte-d’Oie, direction le quartier Ouaga 2000. Notre chauffeur, qui a souhaité garder l’anonymat, s’est plaint du prix élevé du carburant et de l’incompréhension des passagers quant à l’augmentation des tarifs de 300 à 400 francs. Une fois arrivé à destination, nous avons remis un billet de 500 francs au chauffeur, qui nous a rendu une monnaie de 100 francs.
Bien que certains reconnaissent que la question de la monnaie est récurrente, la majorité des taximen que nous avons interrogés disent ne pas avoir de problème de monnaie. « Chaque matin, je vais à la station-service pour demander de la petite monnaie. Je prends aussi de la monnaie chez les petits commerçants avant de commencer ma journée, car la plupart des clients paient avec de gros billets. Je suis obligé donc de leur rendre la monnaie », explique Nana Boureima, chauffeur de taxi stationné à l’entrée de la gare routière de Ouagadougou. Il ajoute que, pour éviter tout désagrément, il demande d’abord aux clients s’ils ont la monnaie avant de les laisser monter. Face à cette situation où chacun semble défendre son point de vue, quelle pourrait être la solution ?
Au Burkina Faso, tous les réseaux mobiles offrent désormais des services de transactions électroniques. Ne serait-il pas judicieux que les taximen adoptent ces systèmes en se dotant de numéros de compte pour que les passagers puissent payer par transfert ?