
Ouagadougou, 24 février 2024 – Lors d’un entretien exclusif au siège du FESPACO à Ouagadougou, Cyril Danina, cinéaste tchadien et premier assistant réalisateur du film Diya, le prix du sang d’Achille Ronaïmou, a partagé ses réflexions sur cette œuvre poignante et sur les défis du cinéma africain.
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Par Wendpayangdé Marcelin KONVOLBO
Le film Diya, le prix du sang aborde des thématiques universelles, en explorant les tensions familiales et sociétales autour d’un drame tragique. L’histoire débute avec un enfant victime d’un accident, transporté d’urgence à l’hôpital. Malheureusement, il succombe à ses blessures, déclenchant une série de tensions et de conflits entre les familles concernées.
Un des personnages centraux du film est un homme ayant vécu une trahison conjugale, qui décide de quitter la capitale pour s’installer en province. Là, il se retrouve impliqué dans l’affaire de l’enfant accidenté, bien que la situation soit déjà en voie de résolution. Le récit met en lumière les questions de responsabilité et de justice, influencées par les traditions et les réalités sociales. Par ailleurs, le film soulève un problème préoccupant : l’exploitation des accidents par certains individus à des fins lucratives.
Le récit prend un tournant décisif lorsque le père du conducteur impliqué demande pardon, apaisant ainsi les tensions. L’homme en quête de vengeance renonce finalement à son désir de représailles en apprenant la naissance de son enfant, symbole d’un nouveau départ pour lui et sa famille.
Lors de cet entretien, Cyril Danina a également évoqué les nombreux défis auxquels est confronté le cinéma africain, notamment le manque de financements et les difficultés techniques qui freinent la production.
Malgré ces obstacles, le Tchad a pu mettre plusieurs films en compétition dans cette 29e édition du FESPACO. Il s’agit entre autres de Diya, Warassa et un film d’animation.
Selon Cyril Danina, le Tchad, invité d’honneur de cette édition, mettra d’ailleurs en avant son dynamisme à travers des projections et des masterclass ouvertes aux étudiants et au grand public.
En guise de message aux jeunes cinéastes africains, Danina a insisté sur l’importance de travailler la base avant de se lancer dans un projet cinématographique. Il a exhorté les réalisateurs à privilégier la narration plutôt que de se focaliser uniquement sur l’esthétique des images. Enfin, il a annoncé le lancement imminent d’un village artistique tchadien, prévu ce lundi, qui viendra enrichir davantage le paysage culturel du pays dans cette fête du cinéma africain.