En souvenir aux victimes du génocide de 1994, le président Paul Kagame a dirigé une cérémonie solennelle ce dimanche 7 avril 2024 à Kigali. Plusieurs dirigeants dont les chefs d’état sud-africain, congolais, centrafricain et tanzanien ont assisté au rassemblement.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Plutôt dans la matinée, le chef de l’état, Paul Kagame, qui dirige le pays depuis la fin du génocide, a allumé une flamme du souvenir au Mémorial de Gisozi qui abrite les dépouilles de “250 000 victimes” selon africanews. Accompagné de ses homologues étrangers, il s’est recueilli devant une gerbe de fleurs, en hommage aux victimes. Lors de cette cérémonie de commémoration, le président a donné un discours dans lequel il accuse la communauté internationale d’être restée silencieuse lors de ces tueries. “C’est la communauté internationale qui nous a tous laissé tomber, que ce soit par mépris ou par lâcheté”, a-t-il déclaré. “ Personne, personne, pas même l’union africaine (UA), ne saurait se disculper de son inaction face à la chronique d’un génocide annoncé ; ayons le courage de le reconnaître et de l’assumer”, admet de son côté le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
Génocide Rwandais : la France entretenait des relations étroites avec le régime hutu
Quant au président français Emmanuel Macron, il a affirmé dans une vidéo diffusée le 7 avril : “ la France assume tout et exactement cela dans les termes que j’ai employés le 27 mai 2021”. En effet, la France entretenait des relations étroites avec le régime hutu quand le génocide a commencé. Elle a longtemps été accusé de “complicité’ par le Rwanda. Emmanuel Macron a ajouté : ” Nous avons tous abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos” précisant que l’Etat français n’avait pas ”été complice des génocidaires hutus.
Tout en espérant le pardon des rescapés, Macron conclu en ces termes : “ Je n’ai aucun mot à ajouter, aucun mot à retirer de ce que je vous ai dit ce jour-là”. Le 5 avril, il avait affirmé que la France “aurait pu arrêter le génocide” de 1994 au Rwanda avec “ses alliés occidentaux et africains”, mais n’en a pas “eu la volonté”. Au Rwanda, pendant sept jours, la musique ne sera pas autorisée dans les lieux publics, ni à la radio.
Interdition de diffusion des évènements sportifs et films
Dans le même sens, les évènements sportifs et films seront interdits de diffusion à la télévision, sauf s’ils sont liés aux commémoration appelées ”Kwibuka 30”, qui signifie “ se souvenir” en kinyarwanda, selon tv5monde. Durant toutes ces années, le Rwanda mène un travail de réconciliation, avec notamment la création en 2002 de tribunaux communautaires appelés les “gacaca” où les victimes pouvaient entendre les “aveux” des bourreaux, explique toujours nos confrères de tv5monde.
Selon Kigali, la justice a joué un rôle majeur mais des centaines de personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide sont toujours en liberté, notamment dans les pays voisins comme la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda. En rappel, les massacres ont été déclenchés lorsqu’un avion transportant le président de l’époque, Juvénal Habyarimana, un Hutu, a été abattu au dessus de Kigali. Les Tutsis, accusés d’avoir tués le président, étaient pris pour cible par les hutus extrémistes dans des massacres qui ont duré plus de 100 jours. Certains Hutus qui tentaient de protéger les membres de la minorité tutsie ont également été tués. Selon les statistiques, 800 000 personnes ont perdu la vie dans ces massacres.
Rose SEGRADO
https://www.facebook.com/Curieuxdafrique?mibextid=ZbWKwL