DeLes Burkinabè sont situés désormais sur les dates des assises nationales censées décortiquer les grands points de la Charte. Le ministre en charge de l’Administration territoriale, Emile Zerbo, a, sur le plateau de la Télévision nationale, le 14 mai dernier, dévoilé qu’elles se tiendront les 25 et 26 mai 2024 à Ouagadougou. Y prendront part : OSC, partis politiques, FDS pour ne citer que ces entités. Cette information aussi attendue, intervient trois semaines après l’adoption, par les députés de l’Assemblée législative de Transition de la loi portant organisation des assises nationales. Une attente légitime d’autant plus que l’adoption de cette loi le 22 octobre 2022 stipulait clairement que la fin de la Transition est prévue pour le 1er juillet 2024.
La date butoir approchant à grands pas, il était de bon ton de situer les Burkinabè et surtout de les rassurer. Que va –t-il maintenant se passer ? Une interrogation qui laisse pantois les fins analystes. D’ores et déjà, des citoyens acquis à la cause de la Transition ne veulent en aucun cas entendre parler de la fin de celle-ci. Mieux, les pro-IB, communément appélés’’Wayiyan’’ trouvent que leur idole est le meilleur champion et qu’il faut lui laisser le temps de gouverner à vie. Dans le même temps, il est des Burkinabè qui tirent la sonnette d’alarme appelant au respect strict des engagements pris à l’unanimité par les forces vives de la nation il ya un peu moins de deux ans. On peut le constater, et avec une certaine aisance, que deux camps s’affichent diamétralement. Du coup, le rapprochement parait utopique . Et donc ?
Donc, il faut s’en inquiéter amèrement . Plus le temps passe avec cette crise absurde et abjecte, plus la tension monte allant jusqu’à susciter la peur. Or, si l’on s’en tient aux affirmations des spécialistes, la peur constitue un sérieux facteur de nuisance à la santé. Pourquoi les Burkinabè n’arrivent pas à se mettre d’accord sur l’essentiel ? A cette question, nul ne peut donner la bonne réponse ce d’autant plus que tout le monde pense avoir raison ; oubliant naïvement qu’une partie a forcément tort. Certes, il est difficile pour une nation de vivre sans rencontrer des divergences, mais de là en faire un mode de vie relève de l’hypocrisie. Pourquoi ne pas transformer nos points de vue divergents en atouts ? La guerre, ce n’est ni un mot magique, ni une fatalité, encore moins une descente aux enfers. En effet, on peut avoir accordé son pardon sans s’être réconciliés. A y voir de très près, cette logique hypocrite est devenue le fort des Burkinabè d’où cette crise qui n’en finit pas. Plus clairement, au moment où l’on s’apprête à aller aux assises, le spectre de la division ravive. Toutes les parties, qu’elles soient pour ou contre la Transition, doivent savoir raison garder.